Circoncision
La circoncision
(latin : circumcisio, « couper autour ») désigne, dans sa forme la plus répandue, l’ablation totale ou partielle du prépuce, laissant ainsi le gland du pénis à découvert. Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2009, 661 millions d’hommes de plus de 15 ans seraient circoncis, soit environ 30 % de la population masculine mondiale.
La circoncision rituelle a été pratiquée pour des motifs culturels et religieux depuis l'Antiquité. Dans le judaïsme, ce rituel est appelé brit milah. Bien que n'étant pas mentionnée dans le Coran, la circoncision est pratiquée dans l'ensemble du monde musulman, elle est le plus souvent considérée comme une sunnah. Elle est également pratiquée par les membres de certaines églises orthodoxes orientales.
Certaines populations pratiquent la circoncision sans motifs religieux mais par tradition, cohésion sociale, identité ou encore masculinité. Dans le monde anglo-saxon industrialisé, où elle a été liée à la prohibition de la masturbation, à une meilleure hygiène et à une réduction des risques d’infection, la pratique de la circoncision s’est accrue jusqu'à devenir une opération de routine sur les nouveau-nés. Critiquée, elle y est toutefois en baisse depuis la fin du xxe siècle.
La circoncision prophylactique de jeunes enfants, c’est-à-dire comme prévention des maladies, n’est aujourd’hui encouragée par aucun organisme de santé.
Lorsqu'elle est effectuée pour des raisons thérapeutiques, principalement comme un des traitements contre le phimosis et le paraphimosis, la circoncision est alors appelée posthectomie.
Origine !
Les plus anciens témoignages attestés de la circoncision remontent à l’Égypte ancienne, les représentations de l’ablation du prépuce sur des dessins rupestres étant sujettes à débats. La circoncision est donc clairement représentée sur des hiéroglyphes de tombeaux égyptiens.
La circoncision est mentionnée au ve siècle av. J.‑C. par Hérodote, qui l’évoque dans le second livre de ses Histoires et en attribue la paternité aux Égyptiens. Cette paternité est confirmée par de nombreux vestiges archéologiques, le plus ancien étant une gravure du tombeau d’Ankhmahor (6edynastie, entre -2300 et -2200), à Saqqarah, qui représente une circoncision pratiquée avec un silex sur un homme debout.
Néanmoins, dans l’Antiquité, si la circoncision était pratiquée par les Égyptiens, elle était sévèrement rejetée par les Grecs et les Romains qui estimaient cette pratique dégradante et qui assimilaient la perte du prépuce à une mutilation. D’ailleurs Alexandre le Grand fit, lors de ses conquêtes, reculer l’incidence de la circoncision.
Hérodote explique la circoncision par une prescription hygiénique. On a dit aussi qu’elle accroissait la vigueur sexuelle et la jouissance du mâle. Inversement, dans le monde juif, le philosophe Philon d’Alexandrie voyait dans la circoncision une renonciation symbolique aux péchés de la chair et le théologien Maïmonide y voyait une diminution du plaisir souhaitable pour raison morale. Une autre interprétation religieuse fait de ce rite une forme édulcorée de sacrifice : plutôt que d’offrir son corps entier à la divinité qui lui a donné la vie, l’homme lui fait présent d’une petite partie de sa chair.
L’interprétation la plus fréquente, dans les civilisations où la circoncision a lieu à la préadolescence, considère la circoncision comme un rite initiatique permettant à l’enfant de passer à l’âge adulte.
Une autre interprétation doit être trouvée dans les civilisations voulant que l’opération ait lieu immédiatement après la naissance. La Bible a-t-elle simplement cherché là un moyen de perpétuer un rite païen antérieur ? Le rite de la circoncision, à l’instar des interdictions alimentaires et des prescriptions vestimentaires ont pu être des moyens de marquer les communautés religieuses par des signes distinctifs ostensibles
En religion
La religion juive pratique la circoncision le huitième jour de la naissance, sauf avis médical contraire. C’est au père qu’il incombe de préparer la cérémonie, qui doit se dérouler tôt le matin. La circoncision s’appelle en hébreu milah (coupure), mais l’expression complète est Brith milah, Brit signifiant Alliance. En effet, cette circoncision rappelle l’alliance promise par Dieu à Abraham et après lui, à tout le peuple d’Israël. L’Ancien Testament fait d’Abraham et de sa famille les premiers circoncis ; lorsque Dieu apparaît à Abraham, il lui indique ainsi les termes de son alliance avec le peuple juif :
« Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, et ta postérité après toi : que tous vos mâles soient circoncis. Vous ferez circoncire la chair de votre prépuce, et ce sera le signe de l’alliance entre moi et vous. Quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis, de génération en génération. »
Chez les chrétiens
Dans le Nouveau Testament, un seul des quatre évangélistes évoque dans le cadre d’un récit la circoncision de Jésus. Il s’agit de Luc (II, 21) :
« Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception. »
Par ailleurs une lettre de Paul de Tarse fait aussi allusion, dans le cadre d’un développement théologique à la « circoncision du Christ » (Colossiens II, 11). Comme Jésus, tous ses premiers disciples étaient circoncis, puisque juifs.
Les Églises catholiques et orthodoxes, loin de nier ou de minimiser la circoncision de Jésus, la célèbrent au contraire le 1er janvier, soit sept jours après le 25 décembre, date fixée, par convention, au quatrième siècle pour la célébration de sa naissance. Le 1er janvier est appelé la fête de la Circoncision ou la Circoncision. La scène de la Circoncision est fréquemment représentée dans l’art du Moyen Âge. Le Saint Prépuce fut vénéré en tant que relique, que certaines églises affirmaient détenir.
Islam
La circoncision est pratiquée par la majorité des musulmans qui représentent 68 % des hommes circoncis dans le monde1.
Les oulémas se divisent en deux opinions au sujet de la circoncision : obligation ou forte recommandation. Elle est mentionnée dans plusieurs hadiths (appelée khitân), mais pas dans le Coran.
Par exemple, le hadith 4:575 de Abu Huraira « L’envoyé de Dieu a dit, Abraham se circoncit lui-même à l’âge de 80 ans à l’aide d’une herminette. ».
Ailleurs, le prophète de l’islam déclare aux nouveaux convertis « Débarrassez vous des cheveux longs des païens et soyez circoncis. »
Boudhisme
Les pays asiatiques de tradition bouddhique, confucéenne, shintoïste, etc., ne connaissent pratiquement pas la circoncision en dehors des cas médicaux. Seule la Corée du Sud fait exception à cette règle
En Asie, l’incidence de la circoncision est très hétérogène, certains pays ayant une population masculine majoritairement circoncise alors que d’autres présentent des taux de circoncision parmi les plus bas du monde.
Ainsi, la Chine et le Japon présentent le taux extrêmement bas de moins d’1 % d’hommes circoncis (selon des statistiques du gouvernement irlandais). En Thaïlande, la circoncision concerne 13,3 % de la population masculine.
Il existe cependant deux pays asiatiques où, suite à l’influence des États-Unis, la circoncision est devenue majoritaire, la Corée du Sud et les Philippines. En effet, lors de l’occupation américaine (pendant la Guerre de Corée pour le premier, et pendant la colonisation américaine (1898-1946) pour le second), la circoncision systématique fut introduite, elle est ainsi aujourd’hui pratiquée sur la majorité des adolescents, sans raisons médicales ou religieuses. ONUSIDA rappelle d’ailleurs que ce ne sont pas des raisons hygiéniques ou prophylactiques qui motivent la circoncision des adolescents dans ces pays, mais des raisons sociales, c’est-à-dire afin de se conformer à la norme. Ainsi, en Corée du Sud, 61 % des adolescents se font circoncire car ils ont peur d’être l’objet de moqueries. Aux Philippines, les deux tiers des adolescents font l’objet d’une ablation du prépuce simplement ‘pour éviter de ne pas être circoncis’. Dans ce pays, la pression sociale est tellement forte, qu’un candidat d’une émission de téléréalité qui n’était pas circoncis fut contraint de se faire circoncire, son ablation du prépuce fut alors filmée en direct.
Source : Wikipédia
Lutte contre le sida: la circoncision a des effets bénéfiques
Lors de la conférence sur le sida qui s’achève à Rome vendredi, une équipe de chercheurs a confirmé les effets bénéfiques de la circoncision dans la prévention contre le virus.
Né d'une étude réalisée sur 110 000 sujets
C’est une nouvelle étude réalisée sur plus de 100 000 sujets qui a confirmé l’idée déjà émise que la circoncision réduit le risque de transmission du virus responsable du SIDA. Cette étude a été réalisée par L'Agence nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites virales (ANRS). Elle a été effectuée en Afrique du Sud, dans le bidonville d’Orange Farm sur une population de 110 000 adultes entre 2007 et 2010. "Le projet consistait à proposer une circoncision gratuite et médicalisée à tous les volontaires âgés d'au moins 15 ans", a indiqué un représentant de l'ANRS. Au cours de cette étude, plus de 20 000 circoncisions ont été effectuées. "Chez les hommes circoncis, la prévalence du VIH est inférieure de 55%, et l'incidence du VIH est 76% plus faible", a-t-il ajouté.
Une étape importante
Le principal auteur de l’étude, le professeur Bertrand Auvert, a expliqué que "cette étude démontre que la circoncision permet de réduire l'épidémie de l'infection à VIH dans les communautés fortement infectées". Ces résultats viennent donc confirmer les résultats analogues obtenus lors d’études précédentes. "Cette étude marque une étape importante qui confirme les essais cliniques randomisés, mais cette fois-ci à l'échelle d'une communauté, dans la vraie vie", souligne le professeur Jean-François Delfraissy, Directeur de l'ANRS. "La circoncision masculine est capable de protéger partiellement mais fortement les hommes du VIH".
Mais les scientifiques ont tenu à rappeler que l’utilisation du préservatif était toujours de mise et plus que nécessaire. La circoncision doit être envisagée comme moyen de prévention supplémentaire et non alternatif.