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Le blog de covix-lyon

68

31 Mai 2008 , Rédigé par covix Publié dans #clin doeil

 

              Mai 68   

C'est encore d'actualité, un témoignage de mon mai 68, d'abord j'appartenais au monde ouvrier, ensuite j'étais bidasse à Paris.
 D'abord: pas possible pour moi d'être surpris par mai 68, car les grèves à répétition dans le secteur privé pour des droits sociaux nouveaux ou étendus, (40h, 3 semaines de congé, salaires, droits syndicaux), en 1966 dans les usines, ateliers, bureaux on parlait d'un nouveau 36 à l'horizon, puis en 67, départ pour l'armée 16 mois, en mars les élections législatives, la majorité gaulliste tenait à une voie, c'était fragile, je me souviens des 2 tours à cette époque, les appelés en âge de voter (21 ans et +) eurent des permissions exceptionnelles pour faire leur devoir de citoyen (nous faisions nos classes donc pas de permes en principe), des transistors dans les chambrées nous écoutions les résultats et étions heureux de mettre le pouvoir en situation d'échec.

Puis la vie semblait continuer, encore des grèves, les colloques sur l'Éducation nationale, un bouillonnement d'idées planait dans l'air et si la France semblait "s'ennuyer" pour certains d'autres avaient envie que cela bouge, les événements à Nanterre en mars 68 enclenchèrent un processus vers mai 68, non avant il y avait eu une grève dure et affrontement entre les forces de l'ordre et les salariés à Caen en février de cette année-là, cela donnait déjà la tonalitée de ce qui suivrait. Fin avril, début mai avec un camarade de section nous devions rehausser la chausser devant un baraquement cars quand il pleuvait cela faisait une mare devant l'entrée, déposes des pavés, nous écoutions encore le transistor et les premières barricades commençaient, nos commentaires" nous aussi on fait une barricade" en effet nous érigions le tas de pavés un peu plus loin le long du mur de la caserne.

Un soir où j'étais resté pour ma permanence de nuit ( 1 nuit sur 2), dans notre baraquement on discutait de ce qu'il se passait  au Quartier latin, nous étions la veille du   10 mai, un sergent passait et semblait prendre la température des troupes car nous ne les voyants que très rarement le soir, je dis à ce moment-là " oui mais quand les ouvriers se mettront aussi en grève ou de la partie cela ne sera plus pareille, ça rigolera moins"

le sergent répliqua " Les ouvriers ne viendront pas soutenir les fils de bourgeois qui foutent leurs bordels"


On polémiqua longuement les uns en accord avec le sergent d'autres avec moi.
Sur un point il avait raison, la majorité des étudiants de l'époque étaient des fils à Papa et il y en avait peu la classe ouvrière ou paysanne. Puis ce fut le 10 mai, grande manifestation populaire, où étudiants et monde du travail se retrouvaient. Cela semblait me donner raison, puis ce fut le déclenchement des grèves, le 13 mai, cette journée-là me marqua à plusieurs points. Le premier un peu d'égoïsme, si je puis dire, je pensai à ma  permission du libérable c'est-à-dire un mois sans l'armée, la deuxième beaucoup plus angoissante, réquisition de toutes les unités, et les bidasses qui étaient en inter-armes, venaient dans nos baraques. Des rumeurs circulaient, les étudiants allaient prendre "d'assaut" les relais de la télé sur la Tour Eiffel, venir occuper les usines Citroën du 15e arrondissement.  La caserne n'était pas loin, voire même venir nous voler les armes à l'armurerie, bref n'importe quoi, là encore les sous-officiers prenaient la température, et ils semblaient nous dire que l'on pourrait avoir à intervenir. Je fis remarquer que nous ne prendrions pas les armes contre les étudiants ou les ouvriers, des compagnons présents qui étaient plutôt dans les 25 /27 ans acquiescèrent, car eux étaient sursitaires et plus proches des jeunes de la Sorbonne. Le sergent nous glaça un instant en rétorquant que nous serions obligés si nous avions des fusils dans le dos... Il nous laissa à notre réflexion, voila et l'on pensait à la garde de Lafayette qui se retourna du côté des révolutionnaires de 1789, nous nous consolâmes comme cela, le soir venu, plus de consigne. Ce mauvais scénario ne se fit pas. Mais n'oublions pas quand même que des unités blindées et des troupes aguerries montèrent dans les environs de la capitale. Je partis en perme à la fin de la semaine, pas loin dans le 12e adt de Paris et vécus la suite à la maison. Je suis allé à pied, mais cela me plait, de chez moi à mon job pour voir comment cela se passait et comme partout il y avait occupation du site. Le conflit finissant, les élections donnèrent une majorité écrasante à la droite. Quand l'on a été bien "cocufié ", la vie reprenait son cours et ma première réaction ça été de dire merde ça pue l'essence. He oui on respirait bien mieux au printemps 68 dans Paris


Covix descendant de gaulois


 

 

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C
Merci pour ce bout d'histoire ... Bises♥
M
Merci pour nous avoir conté ton mais 68 . Je m'en souviens aussi mais vaguement, j'étais dans une école privée et on était surveillée pour pas qu'on participait. De toute façon je n'y aurais pas participé, je ne me sentais pas concernée, trop jeune et aussi mes parents n'étaient ni ouvriers, ni bourgeois. Comme mon père adorait de Gaulle forcément je le détestais, j'étais en pleine crise d'adolescence.
C
Fiuls d'ouvrier j'étais sur les barricades !
P
Un petit bonour en passant...<br /> Ma soeur habite à côté de Lyon... Moi ici, en bretagne ... On ne se voit pas souvent ...<br /> amitiés<br /> Pat