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Le blog de covix-lyon

L'artiste.

10 Novembre 2015 , Rédigé par covix Publié dans #Texte, #certains regards, #communauté, #ma ville

  Il pliait sous le poids de son barda. Arrivé au centre du pont de la Guillotière, il fit une pause, regardant à droite, à gauche. 
 L’après-midi n’est pas encore à sa fin, le couchant est pourtant présent. Une luminosité particulière envahissait la ville. Le soleil avait disparu derrière les collines de Sainte-Foy-Lès-Lyon et celle de Fourvière, l’ombre commençait à déposer ses marques sur la presqu’île.
 Il ouvre son sac, en sort des chevalets, dessus il installe des toiles vierges, il les dispose en cercle autour de lui.
 À coups de crayon, il dessine les quatre points cardinaux de la ville. Des esquisses sur lesquelles il note sa vision des couleurs. 
   En admirant le Nord, son ciel bleu gris dégradé, il croque le Rhône, l’horizon, il élabore une perspective avec les rives du fleuve, les arbres aux couleurs d’automne, plus sombre en sa rive droite et encore baignée de soleil sur celle de gauche. Il règne une brume légère vers l’horizon. Des lettres indiquent le choix des couleurs à venir.
 Sur celle de l’Ouest, l’extrémité du pont, la rue de la barre, formant des murailles vers le vide de la place Bellecour, au fond, sur les hauteurs de Fourvière. Là aussi il note son impression coloriée.
  Le Sud baigne dans la brume lumineuse, bleutée, pleine de soleil, le pont de l’université au premier plan, les rives du Rhône comme délimitation de la toile en ses côtés, l’esquisse du musée des confluences, une forme lointaine où l’éclat du soleil sur la verrière en fait une étoile du berger.
 À l’Est, les contreforts du Rhône, la piscine du même nom, l’ancienne place de la Fosse aux Ours, la perspective du cours Gambetta, là les couleurs sont entre sombres des bâtiments, la clarté au premier plan des feuillus mordorés, les gradins de la Guillotière descendant vers le Rhône.
 Une fois encore il posa ses notes sur la toile après avoir tiré des traits, des formes qui prendront vie plus tard dans l’atelier.
 L’artiste rangea les toiles, les chevalets et ferma le barda qu’il porta en comme un sac à dos.
Sa silhouette, sombre, disparut dans le couchant brumeux de la ville.
Bernard Cauvin©29/10/2015.


L'artiste.
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L
ho mais c'est toi avec tes pinceaux !!<br /> un beau poème pour nous faire rêver-<br /> ça change de l'actu !! bonne soirée-
C
J'avais cela dans la tête en passant sur le pont, il me fallait le coucher sur le papier.<br /> Merci de l'apprécier.<br /> bises
L
Très belle cette oeuvre
C
Il ne manque que les toiles!<br /> @mitié
M
j'aime tes mots, et comme je connais bien l'endroit je vois les paysages décrits. Notre ville est une vraie palette pour les artistes, que ce soit avec des crayons, des pinceaux et des mots.<br /> bonne journée a toi
C
Merci du passage. Et elle est la 5e ville au monde la plus photographié. J'ai déliré en passant à un instant T sur le pont de la Guill', pourtant je ne prends aucune substances illicites.<br /> Bonne soirée